BOUBOU le singe

* J'ai choisi cette création pour illustrer d'une manière plus générale, comment à partir d'un  modèle, Max Le Verrier le décline en de nombreuses œuvres et objets utilitaires. J'ai essayé de respecter la chronologie et la nomenclature exacte avec les documents en ma possession.

Tout commence avec cette mascotte automobile.Nous sommes dans les années 20, les années folles d'après guerre, les ventes d'automobiles explosent et avec elles la mode des fétiches ou mascottes, chacun voulant personnaliser sa Ford T, sa Citroën ou sa Renault. En 1919 Max Le Verrier, crée son célèbre Pélican qui est un grand succès. Il s'en suit tout une série de modèles classés en général dans les catalogues de fourniture automobiles comme fétiches artistiques.

TOUT LE MONDE ME CONNAIT !!!

LE SINGE à la LANTERNE ? Eh BIEN NON ! Je m'appelle "DIOGÈNE" !!! Je ne suis pas lumineux et un peu plus jeune que mon Aïeul "BOUBOU".

Le SINGE à la LANTERNE, C'est moi !!! Je suis une veilleuse lumineuse en 110 volts exclusivement ?!

 MON HISTOIRE

J'étais pensionnaire du Jardin des Plantes de Paris, un peu avant 1925 et j'avais 3 ans m'a t'on dit et un jour je reçois la visite d'un homme d'une trentaine d'année qui s'attarde longuement devant moi, son visage s'éclaire, il me semble qu'il a une idée... Le lendemain et quasiment chaque jour il revient mais  avec un carton à dessin et me fait tenir des poses avec l'aide de mon gardien qui me récompense de quelques bananes, aussi croyez bien que je me prêtais au jeu et attendais impatiemment les visites de mon nouvel ami qui venait parfois en compagnie d'amis sculpteurs animaliers.

J'étais devenu une vedette des catalogues automobiles, BOUBOU parfois BOU-BOU et CINJOFAR, un peu cher* mais électrifiés et lumineux, très original à l'époque. Ingénieux ! Il est vrai qu'avant d'être pilote, il a été mécanicien et réparait les moteurs d'avion ! Remarquez aussi que dans ces pages j'étais très souvent accompagné d'autres créations parfois classée " sujets ARTISTIQUES  pour bouchons de radiateurs " . Fans ces pages y sont présentées des danseuses à peine voilée ( Femme au Voile, Isa, Éola, Sadi, Folle allure ) beaucoup plus élégantes que moi, certaines dans le style de la danseuse  Loïe FULLER, égérie de l'art nouveau et des années folles.

* En 1925 1 franc équivaux à environ 1 euro actuel.

A l'époque, il avait déjà créé en 1919 le Pélican, signé L . ARTUS mais je ne sait pas pourquoi, il a abandonné en 1922 ce pseudonyme !  Humblement les œuvres n'étaient pas signées, les catalogues n'en donnaient pas l'auteur, en métal nickelé, sans socle ou avec un socle de présentation en bois. Il est vrai qu'il n'avait pas encore une grande notoriété cependant toutes ces mascottes ont grandement contribué à la création de sa propre maison d'édition.

* Certaines créations , probablement les premières, auraient été éditées par les Établissements Ray et Derochette, 38, rue Félix-Faure à Lyon et étaient réalisées en bronze. A la suite de leur succès, Maxime Le Verrier créa son propre atelier de fonderie et produisit des pièces en métal composé. (Information non encore vérifiée)

1925, l'Expo et la consécration une médaille d'or !

Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes 1925
Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes 1925

Je pense que j'y étais, moi avec ma lanterne mais transformé en veilleuse avec un joli socle en marbre et prenant officiellement le dénomination de SINGE à la LANTERNE avec l'apparition de mon n° de référence 200, mon voltage est adapté à 110 volts et bien sûr maintenant je suis enfin signé.

N°200 SINGE à la LANTERNE
N°200 SINGE à la LANTERNE

Max a conservé méticuleusement tous les croquis des poses qu'il a fait de moi et ayant obtenu un réel succès à la suite des expositions, entame une série de déclinaisons de ses mascottes en objets utilitaires divers: Pour moi, BOUBOU, essentiellement  des veilleuses et lampes, pour les autres cendriers, figurines presse-papiers, serre-livres ... et même un pyrogène.

Quelques variantes

* Je compléterai cette galerie.

PLUIE Singe au Parapluie
PLUIE Singe au Parapluie

Sans me vanter, avouez que cette pose à bien mérité sa médaille au Salon des Humoristes en 1927.

DIOGÈNE

J'avais besoin d'un petit rajeunissement et Max décide, il me semble que c'était après * 1937  que je ne serai plus lumineux et de veileuse je devienne Presse-Papier et me dota d'une nouvelle lanterne et d'un nouveau N° de référence 258.

* Catalogue en cours de datation

N° 258 Diogène non lumineux Hauteur 17 cm
N° 258 Diogène non lumineux Hauteur 17 cm

Il me semble dommage que cette œuvre n'aie pas conservé son titre originel car l'artiste en la nommant guide et invite le spectateur à réfléchir sur des thèmes universels tels que la liberté, la sagesse et le sens de la vie, la quête de Diogène, philosophe grec, marginal et un iconoclaste.

Le titre de l'œuvre a été changé après la mort de Le Verrier, et il n'est pas clair pourquoi ce changement a été opéré. Il est possible que les héritiers de Le Verrier aient estimé que le titre original était trop précis et limitait l'interprétation de l'œuvre ou que plus simplement , ce qui me semble plus probable, la confusion entre les deux œuvres assez proches.

Diogène ou Le Singe à la Lanterne, le titre original et le titre actuel offrent tous deux des perspectives valides sur l'œuvre, et il appartient à chaque spectateur de décider quelle dénomination il trouve la plus convaincante.

Pour ma part je retiendrai Diogène qui me séduit beaucoup plus et respecte le désir de l'auteur qui avait une passion pour la Grèce Antique et sa mythologie et ainsi ne pas engendrer de confusion. 

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